Masques barrières artisanaux


Une très belle expérience humaine !

Pendant la période de confinement liée à la pandémie du Covid-19, Jacquette a été sollicitée le 14 avril par l’agglomération de Saint-Nazaire pour confectionner 2000 masques à livrer le 11 mai. Impossible de fabriquer une telle quantité seule ! Tout de suite, Jacquette a contacté ses amies artisans couturières Delphine Sourzat de FIF, Laetipois  et Nelly Bichet, modiste. Une quatrième artisan est venue compléter l’équipe, Catherine Roncin, artisan gainière, pour produire des masques destinés à la vente directe.

La première phase du travail a été de décrypter les textes AFNOR sur les masques barrières afin de choisir le bon modèle et les matières premières recommandées (tissu et élastique). Nous nous sommes un peu arrachées les cheveux pour bien comprendre : popeline 120 fils, poids du tissu gr/m2, 2 ou 3 couches, quel non tissé, filtre ou non !!!! Heureusement le site l’atelier des gourdes nous a confortées dans nos choix : un coton lavable à 60° de 145 gr/m destiné à la confection des draps, taies d’oreillers… (Matériau correspondant à la catégorie 2 de masque de protection à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe portant ces masques. Il n’est pas destiné aux professionnels). Pour 2500 masques, il fallait quand même acheter 160 mètres de tissus !

Les magasins de tissus étant fermé à Saint-Nazaire, nous avons trouvé un magasin de tissus proposant du drive. Ne pouvant pas commander que des coupons de 3 mètres de couleurs différentes alors nous avons choisi 32 ! Nelly est fait un aller-retour à Redon pour les récupérer le lundi. L’approvisionnement en élastique s’est révélé plus complexe : une véritable pénurie de cette matière première ! Par chance, on nous a indiqué un grossiste près de chez nous qui proposait 1500 mètres d’élastiques lavables à 60°. Pour les fils, nous avions suffisamment de bobines de toutes les couleurs dans nos ateliers.

Une fois les matières premières achetées, nous nous avons investi le Garage  (lieu où se trouvent les ateliers de Catherine, Julie et Nelly et déserté par les autres locataires). L’endroit idéal avec de l’espace pour la distanciation ! En mutualisant notre matériel, nous avions à notre disposition 2 machines industrielles, 3 tables de coupes, 3 centrales vapeur. Le mardi 21 avril ouvrait notre usine à masque.

Lors de la première journée, nous avons réfléchi à la mise en place d’une gamme de fabrication optimale et fait des tests. Fabriquer en grande série est une nouveauté pour nous, nous sommes habituées à faire du sur-mesure et fabriquer en séries très limitées.

Notre gamme de montage pour produire un masque nécessite 9 opérations :

  1. coupe des coupons
  2. pliage
  3. coupe des élastiques
  4. 1ère couture
  5. marquage
  6. repassage
  7. 2ème couture
  8. pliage
  9. 3ème couture

Il faut compter environ 10 minutes pour fabriquer un masque.

Une fois toutes d’accord, nous avons commencé à produire pour une durée estimée à 12 jours !

Une question revient souvent : pourquoi le masque est-il vendu 6,5 € ?

Dans le prix, sont inclus :

  • 60 % de rémunération (temps de travail)
  • 13% de matières premières (tissus, élastiques, fils)
  • 4% de charges fixes (loyer, charges locatives, banques, assurance)
  • 1% de charges variables (entretien machines, achat de matériel…)
  • 22% de taxes (RSI)

Dans le temps de travail, est compris la veille technologique sur les normes AFNOR, l’achat des matières, la fabrication, la vente, la comptabilité, la communication.

Chaque créatrice produit en moyenne 5 masques à l’heure.

Masques en vente 6,5 euros – Taille adulte et enfant
Nos matières premières sont lavables à 60°. Si vous lavez ce masque 30 fois, le prix de moyen à l’usage est de 22 centimes. (à ne pas faire bouillir car les fibres du tissu s’abiment).